A69 : L’intérêt public majeur, c’est d’arrêter immédiatement ce chantier (communiqué de presse)

Communiqué de presse de l’Atécopol (Atelier d’Ecologie Politique) 

Toulouse, mercredi 4 décembre 2024

Alors que la Rapporteure publique a rendu un avis défavorable à l’autorisation de l’autoroute A69, et que la décision du Tribunal Administratif de Toulouse est attendue dans les jours qui viennent, des membres de l’Atécopol exposent dans Le Nouvel Obs les raisons scientifiques de renoncer à ce projet. Leur tribune rappelle la fragilité des justifications socio-économiques (l’hypothèse du « désenclavement ») mises en avant par les promoteurs de l’autoroute. Les auteurs et autrices contestent également l’argument selon lequel l’état d’avancement des travaux impliquerait de les achever. En effet, certains des dommages sont encore réparables, et d’autres, notamment sanitaires, toujours évitables. En revanche, si les travaux se poursuivent, leurs conséquences environnementales deviendront irréparables, et ne pourront pas être compensées, car la « compensation écologique » n’est pas fondée scientifiquement. Ces scientifiques soulignent que le passage en force du « fait accompli » ne doit pas primer sur le droit. Ils concluent que les intérêts particuliers ou mineurs ne doivent pas l’emporter sur l’intérêt général, qui exige de prendre en compte les enjeux écologiques, agricoles, de santé publique et de justice sociale.

Les auteurs et autrices reconnaissent que toute activité industrielle implique des impacts environnementaux, mais considèrent que, dans le cas présent, elles ne sont pas justifiées : « Ces pollutions nous permettent-elles de bâtir un monde plus sobre ? Plus juste ? Dans le cas de l’A69, ni l’un ni l’autre. » La tribune rappelle en effet l’incohérence entre le projet d’autoroute et le besoin de limiter l’artificialisation des sols, de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, et de soutenir une agriculture déjà fragilisée par le changement climatique. Elle souligne également que les bénéfices minimes de l’autoroute profiteraient aux plus aisés, en rendant les déplacements Castres-Toulouse plus longs et moins sûrs pour les usagers moins favorisés. Ils rappellent que la Rapporteure publique a contesté l’existence d’une « raison impérative d’intérêt public majeur » pour ce projet qu’elle a qualifié « d’autoroute de confort », demandant l’annulation de son autorisation.

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L’Atelier d’écologie politique (Atécopol) est une Plateforme d’Expertise de la Maison des sciences de l’homme et de la société de Toulouse (CNRS UAR 3414). Ce collectif réunit plus de 250 chercheuses et chercheurs de toutes disciplines, appartenant à une cinquantaine de laboratoires des établissements de recherche toulousains, travaillant ou réfléchissant aux multiples aspects liés aux bouleversements écologiques.

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Lien vers la tribune dans Le Nouvel Obs du 4 déc 2024